Le 16ᵉ Forum de Haut Niveau du Secteur Privé de l’Union africaine, co-organisé avec le Secrétariat de la ZLECAf, a ouvert ses portes le lundi 8 décembre à Djibouti Palace Kempinski. Ce sommet, qui s’est tenu du 8 au 10 décembre, a rassemblé des acteurs gouvernementaux, des décideurs politiques, des dirigeants économiques, des partenaires techniques, des innovateurs, des experts, des entrepreneurs ainsi que des représentants du secteur privé issus de l’ensemble du continent africain.
Parmi les personnalités présentes figuraient le Ministre du Commerce, M. WARSAMA ABDI DIRREH, le Ministre de l’Économie et des Finances, en charge de l’Industrie, M. Ilyas MOUSSA DAWALEH, la Ministre déléguée chargée de l’Économie Numérique et de l’Innovation, Mme MARIAM HAMADOU, le Président de la Chambre de Commerce de Djibouti, M. YOUSSOUF MOUSSA DAWALEH, ainsi que M. Francisca Tatchouop Belobe, Commissaire de l’Union africaine en charge du Développement économique, du Commerce, du Tourisme, de l’Industrie et des Mines.
Placé sous le thème « Exploiter l’économie numérique et l’innovation de l’Afrique pour accélérer le commerce intra-africain et le développement durable inclusif », cette édition explore les perspectives de croissance portées par le numérique ainsi que des solutions innovantes visant à moderniser les échanges commerciaux intra-africain, à renforcer le développement des infrastructures digitales et à favoriser l’émergence d’une économie africaine intégrée, moderne et inclusive.
La session d’ouverture a été marquée par des interventions de haut niveau mettant en avant la capacité stratégique du numérique dans le renforcement du commerce intra-africain et dans l’accélération du développement économique du continent, en cohérence avec les objectifs de la ZLECAf et les ambitions de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.


Mohamed Warsama Dirieh a rappelé la nécessité d’accélérer la transformation numérique, qu’il a qualifiée de levier stratégique pour fluidifier les échanges, moderniser les chaînes logistiques et renforcer la compétitivité du commerce intra-africain. Par ailleurs, il a insisté sur l’importance d’adopter des politiques favorisant l’harmonisation réglementaire, la gouvernance des données et l’émergence de solutions FinTech adaptées aux réalités africaines. Enfin, il a souligné que la position géostratégique de Djibouti, véritable carrefour commercial et logistique, confère au pays un rôle stratégique dans la mise en œuvre de la ZLECAf.
Dr. Amany Asfour a mis en lumière, pour sa part, les opportunités offertes par le numérique pour renforcer les chaînes de valeur africaines. Elle a exprimé l’importance du renforcement des capacités des PME et de l’autonomisation numérique des femmes et des jeunes, tout en plaidant pour un cadre réglementaire harmonisé propice aux paiements digitaux et au commerce électronique. Elle a souligné à nouveau le rôle stratégique de l’intelligence artificielle dans la stimulation de l’innovation et de l’entrepreneuriat, et encouragé les investissements dans la santé numérique ainsi que dans la production locale d’équipements médicaux, essentiels pour renforcer la résilience économique du continent.
Francisca Tatchouop Belobe, Commissaire de l’Union africaine, a souligné le rôle déterminant du numérique dans la construction d’un marché continental intégré, affirmant que la transformation digitale s’inscrit pleinement dans les ambitions de l’Agenda 2063. Il a appelé à une coordination renforcée entre les États membres afin de renforcer les infrastructures digitales, d’harmoniser les réglementations et de promouvoir des solutions numériques favorables au développement économique du continent. Il a poursuivi en soulignant que la réussite de cette transition repose sur l’investissement, l’innovation, l’instauration de cadres de gouvernance solides et l’engagement des États africains.
Youssouf Moussa Dawaleh, Président de la Chambre de Commerce de Djibouti, a rappelé le rôle central du numérique dans le développement du secteur privé, qu’il a qualifié de catalyseur d’innovation et de création de richesse. Il a mis l’accent sur le renforcement du dialogue public-privé, la nécessité d’un environnement favorable à l’investissement, de renforcer les capacités des PME et de promouvoir leur intégration dans les chaînes de valeur régionales et continentales.
Les travaux se sont poursuivis à travers différents panels, dont les échanges riches et constructifs ont permis d’identifier des pistes innovantes pour renforcer les infrastructures numériques, accélérer la digitalisation des procédures commerciales et moderniser les postes de contrôle afin de fluidifier les mouvements transfrontaliers. Les intervenants ont également souligné le rôle déterminant du secteur privé, en particulier des PME, dans l’innovation et la compétitivité du continent.
Enfin, les discussions ont réaffirmé la nécessité d’une harmonisation renforcée des cadres réglementaires et d’une gouvernance cohérente, en conformité avec les objectifs de l’Agenda 2063, dans la perspective de bâtir un marché africain intégré, connecté et résilient.




