Le Forum national consacré au secteur des transports organisé par l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANPI), sous l’égide du Secrétariat d’État chargé des Investissements, s’est tenu au Ayla Grand Hotel les 17 et 18 novembre 2025.
Cette rencontre a mobilisé un large éventail d’acteurs : ministres (Infrastructures, Travail, Commerce, Intérieur), hauts responsables d’institutions publiques, représentants du secteur privé, investisseurs, ainsi que des experts du transport.


La première journée a été marquée par les discours des officiels. Le Directeur de l’ANPI, M. Mahdi Darar Obsieh et le Ministre des Infrastructures et de l’Equipement, M.Hassan Houmed Ibrahim ont souligné l’importance stratégique du secteur des transports pour Djibouti, décrivant son rôle de pilier de la compétitivité et de moteur de croissance à l’échelle africaine. En plaçant Djibouti comme un hub régional, ils ont insisté sur les atouts logistiques du pays et les opportunités d’investissement.
De son côté, M. Youssouf Moussa Dawaleh, Président de la Chambre de Commerce de Djibouti (CCD) a mis en lumière le poids du transport routier, qui représente 90 % des flux vers l’Éthiopie. Il a souligné que ce secteur est « déterminant pour le commerce, l’emploi et le développement des services aux entreprises ». Il a également rappelé l’engagement de la CCD à soutenir cette dynamique via la formalisation et la structuration des transporteurs, la formation spécialisée à travers le Centre de Ressources et de Compétences de la CCD et la mise en place d’un mécanisme d’accès au financement.
La Secrétaire d’État chargée des Investissements, Mme Safia Mohamed Ali a conclu cette séquence en présentant les objectifs du forum : créer un espace de dialogue inclusif entre le secteur privé et les pouvoirs publics, identifier les priorités d’investissement et définir une feuille de route orientée vers la performance et la durabilité du secteur. Cette feuille de route, a-t-elle ajoutée, vise à asseoir le transport comme un levier d’inclusion sociale, de croissance durable et de création d’emplois.
Des panels thématiques ont ensuite permis d’aborder les enjeux du transport sous différents angles : technologie, transport maritime et portuaire, transport transfrontalier, mobilité urbaine, transport public, ainsi que les contraintes au développement du secteur.











Les participants ont mis en lumière plusieurs obstacles au développement du transport, tels que des difficultés de change (notamment avec l’Éthiopie), des retards de paiement, une faible présence des transporteurs djiboutiens et des temps d’attente trop élevés dans les zones de stationnement. Toutefois, les panélistes ont également identifié des opportunités : simplification des procédures administratives, mise en place du corridor Djibouti–Éthiopie comme axe d’intégration, systèmes connectés pour le suivi des véhicules lourds et projets d’infrastructures routières ambitieux, notamment sur l’axe d’Arta. Parmi les recommandations : adapter les formations aux besoins du marché, faciliter l’accès au financement pour les PME, développer les liaisons maritimes, connecter les voies ferroviaires aux ports stratégiques (Damerjog, Horizon Terminal), accroître le nombre de gares ferroviaires et revoir à la hausse les redevances routières pour financer la construction et l’entretien.
En somme, ce forum a offert un espace de dialogue structuré entre le public et le privé, favorisant la formulation d’une stratégie commune pour le développement du transport à Djibouti. Il marque une avancée importante vers une intégration économique régionale plus solide, en valorisant les projets bancables, le renforcement des compétences et la modernisation des infrastructures.




